Conciliation famille-travail

Depuis une trentaine d’années, et davantage au cours de la dernière décennie, la réalité des familles québécoises a fortement évolué. Quotidiennement, elles doivent concilier la famille, le travail et les études. Trop souvent, le fardeau de la conciliation repose sur les épaules des parents, plus particulièrement sur celles des femmes[1].

Un sondage réalisé auprès de 3 006 parents québécois révèle que 50 % d’entre eux affirment se débrouiller seuls plutôt que se prévaloir des mesures offertes par leur employeur [2]; un tel choix témoigne de la pression sociale qui encourage les parents à considérer la conciliation famille-travail-études comme étant une responsabilité strictement individuelle plutôt que collective.

Selon le même sondage, 62 % des parents considèrent que la conciliation famille-travail est une source de stress importante pour eux. La situation est particulièrement difficile pour les parents d’enfants de 0 à 5 ans, pour les femmes, les parents âgés de 18 à 34 ans, les parents nés à l’étranger et ceux qui gagnent moins de 40 000 $.

Par ailleurs, la diversification des formes d’emploi (temporaires, atypiques, autonomes, occasionnels, sur appel) et d’horaires (temps partiel, brisé, atypique, etc.) accroît d’autant les difficultés qu’ont les parents à concilier la famille et le travail.

Le portrait établi par l’Institut de la statistique du Québec nous apprend que la moitié des parents salariés (50 %) ont souvent ou toujours l’impression de courir toute la journée pour faire ce qu’ils ont à faire. Un peu plus du tiers des parents (37 %) ont mentionné être souvent ou toujours épuisés lorsqu’arrive l’heure du souper, alors que 56 % des parents n’ont jamais ou ont rarement l’impression d’avoir suffisamment de temps libre pour eux. Ce sont environ 30 % des parents salariés qui mentionnent avoir souvent ou toujours l’impression de manquer de temps pour leurs enfants. Les mères sont plus susceptibles que les pères de vivre ces quatre situations de conflit travail-famille.

Ainsi, la Coalition pour une conciliation famille-travail-études revendique notamment :

  • la mise en place d’une loi-cadre visant à promouvoir et à soutenir la conciliation famille-travail-études (CFTÉ);
  • que la loi-cadre soit accompagnée d’une vaste campagne de sensibilisation, d’information et de formation;
  • l’introduction, dans l’article 10 de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec, du motif de « situation de parent, de famille et de proche aidance »;
  • que l’employeur ait l’obligation de communiquer l’horaire de travail cinq (5) jours au moins à l’avance;
  • le droit de refuser — sans pénalité ni représailles — de rester au travail plus d’une heure au-delà de son horaire habituel de travail;
  • le droit de refuser— sans pénalité ni représailles — un changement d’horaire de travail incompatible avec les responsabilités familiales et scolaires;
  • l’obligation, de la part de l’employeur, d’accorder des périodes de pause et de repas minimales;
  • que les dix (10) jours de congés pour obligations parentales, familiales ou de proche aidance prévus dans la Loi sur les normes du travail soient rémunérés;
  • que la Loi sur les normes du travail prévoie cinq (5) jours supplémentaires de congés de maladie rémunérés;
  • trois semaines de vacances pour une année de service complété, et quatre semaines de vacances pour cinq années de service complétées ;
  • Le cumul équivalent à 1,25 jour de vacances pour chaque mois de service complété et ce, jusqu’à ce que la première année de service soit terminée;
  • l’ajout d’un jour férié le lendemain de Noël ;
  • lorsque les jours fériés de Noël et du Jour de l’An coïncident avec une journée qui n’est habituellement pas travaillée, leur report au jour ouvrable précédant ou suivant lesdits jours fériés;
  • des prestations de base pour toute personne vivant une grossesse, une naissance ou une adoption; (est-ce qu’on le met ici ou dans la section des parents étudiants? Puisque l’ensemble des travailleuses ont accès à ce type de prestation…)
  • une modification à la Loi sur la santé et la sécurité du travail afin que les travailleuses autonomes, incorporées ou non, et les étudiantes stagiaires puissent se prévaloir des dispositions relatives au retrait préventif de la travailleuse enceinte;
  • des mesures et accommodements pour permettre à la travailleuse ou à l’étudiante qui allaite de le faire dans un lieu propice et d’avoir accès aux installations nécessaires;
  • un réinvestissement dans les services éducatifs à la petite enfance et en milieu scolaire;
  • une augmentation du nombre de places dans les services éducatifs à la petite enfance, en particulier dans les CPE situés à l’intérieur ou à proximité des établissements scolaires (écoles, cégeps, universités) ainsi que dans les milieux familiaux régis et subventionnés à proximité.

[1] Institut de la statistique du Québec. Les défis de la conciliation famille-travail chez les parents salariés, Un portrait à partir de l’Enquête québécoise sur l’expérience des parents d’enfants de 0 à 5 ans 2015, novembre 2016, http://www.stat.gouv.qc.ca/statistiques/conditions-vie-societe/conciliation-travail/conciliation-travail-famille.pdf.

[2] Sondage populationnel réalisé par la firme Léger entre le 8 et le 23 janvier 2018 auprès de 3006 parents québécois, pour le compte du Réseau pour un Québec famille,  http://www.quebecfamille.org/media/214601/Travail_Famille_francais_VF_LR.pdf.

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